lundi 14 juin 2010

Pocket Aces - Oh My God

POCKET ACES OH MY GOD
PART I




AVERTISSEMENT

Par sécurité, et afin de respecter le parfait anonymat de la « secret room », ce post sera majoritairement composé de dessins, et non de photos.
Tous les faits énoncés sont réels, et les acteurs ont œuvré sans doublure cascade ni filet.
Les différentes mains jouées ont été soigneusement consignées dans mes tablettes, dans une volonté de transparence réaliste.





Certains l’ont remarqué – au point de se demander par quel moyen frauduleux je puis financer ces déplacements – ,
je commence à prendre goût aux périples outre-atlantiques,
destination casino.

Le fait est que, dans une ville où la plupart des gens restent en moyenne le temps d’un week-end,
lorsque vous avez un accent fr plutôt prononcé, que vous restez à vegas pour une durée moyenne systématiquement supérieure à dix jours, que vous êtes plutôt de belle facture, artefacté de manière classe et sexy (si si) et qu’en plus, vous apportez la preuve que vous êtes une personne de carte :
vous vous faites un nom à Vegas.

It was bound to happen.

L’histoire se passe, comme de juste, dans la Secret Room.
Petit rappel contextuel, en images.






Je suis UTG, et je fais ce qu’il convient d’appeler le 2ème move le plus moche de Vegas (après l’open tapis 24bb , cf le dernier jour à Vegas, cr n°1, août 2008, Sahara Resort and Casino) : à savoir,
je limpe
, avec assez peu d’info sur le reste de la table. En même temps, on est dans la secret room, donc, il faut s’adapter au niveau de jeu…

Ce qui est bien, c’est que pour me récompenser de mon move malencontreux, le reste de la table limpe, et que le flop vient


Je vois que la SB (un blond à l'air niais, que je vois ici presque tous les soirs, et qui note tous les coups sur son iphone) a l’air bien content lui aussi, et mise vigoureusement 20 dans le pot. Alors moi, faisant preuve d’une originalité sans borne, raise à 60. A ma gauche, un espagnol ultra agro avec presque 700 behind, fait tapis.



THERE’S A GOD, AND HE’S ON MY SIDE !


Le mieux, c’est que l’espagnol à ma gauche, je peux pas le blairer,
il m’a empêchée de continuation miser avec un AK quelque temps avant,
et ça m’a agacée.
Je me dis que je vais le déglinguer ce con,
et je prie pour que ma quinte tienne, parce que je le vois bien sur un flush draw.

Sans crier gare, je m’empresse de caller tapis, ce qui est un des move les plus stupides de ma carrière, car dans ma joie, j’avais complètement oublié le gay en SB, qui avait betté en premier.

Lui du coup, il s’est mis à marmonner pendant des heures et des heures, à regarder ses notes sur son iphone, il explique à tout le monde que c'est bien possible que j'ai limpé une paire de dix, et que maintenant j'aie overset sur lui mais qu'il y a quand même le side-pot avec l'Espagnol BLAHBLAH . Un gros con à la table suggère que j'ai surement AJ dans ce pot, ce qui est juste ridicule, et d'ailleurs, tout le monde se moque de lui.

Finalement, l'Espagnol demande le time.



Forcément, yaurait eu que l’espagnol, le gay de ma SB insta-callait,
mais là, il se trouve devant ce qu’il convient d’appeler un joueur sérieux : donc, fini la farandole.

Au bout du compte, il a foldé son brelan de 9 face up,
et je me suis retrouvée face à l’espagnol qui avait la quinte du bas,
sans la couleur, et donc, j’ai bien embourbé.

NDLR: J'espère que vous avez bien profité de ce récit, ça sera un des seuls coups où j’ai pris le pot, à la fin



Pendant que je me remets de mes émotions,
tout en m’auto-félicitant d’avoir si bien touché,
le dealer change, et s’assoit à ma gauche le nouveau,
avec comme particularité notable une sorte de banane rétro façon happy days.




Il mélange les cartes, deal la première main et me dit :

-I know you. I know you from last year. I know this little scary card you’ve drawn.
- Oh. I recognize you too. Haircut.





Je fais la fille blazée, mais dans ma tête c’est genre OMFG JE SUIS FAMOUS A VEGAS !
Oui, moi, je me fais reconnaître par les dealers de la secret room.
Etre un regular à vegas : ça c’est classe.

En plus de ça, c’est mon tour de parler, je regarde rapidement mes cartes, un peu gênée d’avoir tardé : J AI LES AS !! (j'ai envie d'ajouter, pour Monsieur POker: "STANDARD")

Le « pocket aces OH MY GOD » de monsieur poker retentit dans mes oreilles comme une sorte de prédiction,
un augure divin qui serait là pour tracer la route parfaite de mon séjour de cartes.


Je ne suis pas encore assez skillée pour limper les as dans les multiway et m’en sortir quand même : je raise, le commun des mortels fold, je prends tristement les blindes..
Mais le problème n’est pas là :


ce dealer a certainement un fluide lié à ma carte,
ces as ne sont pas arrivés là par hasard,
je suis peut-être l'élue de la carte, l'appelée, je suis visiblement désignée par l'Archange du Texas Holdem : je dois approfondir le sujet.



Le dealer finit son tour sans que j'ai le temps de recevoir les as une autre fois (the heck?!), et au moment de se lever, il me dit :

- You’ve got to make one for me. I’ve got to have one.
- I can do that (<--------- fille cool, détendue, assurée)
- You do?
- Sure. Which suit?
- King of spade?
- Okay.
- You won’t forget?
- I won’t. (j’ai pas trop de vocabulaire, je répète volontiers).


Pendant que je vais vite raconter mes aventures à Mr B,
histoire de lui montrer la chance qu’il a de sortir avec quelqu’un qui est FAMOUS à vegas,
je suis en train de me dire que je me suis peut-être un peu avancée à lui promettre de lui faire une carte,
sachant qu’ici, j’ai un peu de papier et des feutres noirs, mais qu’à part ça, j’ai ni ciseaux ni colle ni scotch ni papier à plastifier.

En même temps, tant qu'il y a le walgreen,
on n'est jamais vraiment démuni à vegas,
et puis, si je me souviens bien, j'ai des ciseaux à ongles dans ma trousse de toilette,
peut-être que ça suffira.

Bon, j’aviserai plus tard, pour l’instant, je profite de la gloire d’être FAMOUS A VEGAS,
ET, accessoirement, d'être, pour une fois, sortie positive d'une session de cartes.


Afin de ménager le suspens fort habilement mis en place par le registre quasi fantastique de cette fin de récit,
je laisse mon lecteur, tel un Todorov, méditer sur le caractère potentiellement surnaturel des événements sus-narrés,

et vous promets, pour très bientôt,
la suite et la fin de ces pour le moins mystérieux événements.


to be continued...

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