TOURNAMENT'S GIRL

Allez, avouons-le, si je n'ai pas donné de nouvelles depuis près d'une semaine, ce n'est pas SEULEMENT parce qu'on est très occupés dans le beau casino de Steeve.



Oui, parce que, j'ai sûrement oublié de le mentionner, mais depuis dimanche, on a quitté la west wing du MGM pour se rendre dans notre nouveau lieu de résidence, le Encore signature du Wynn, zone grand luxe s'il en est.




Et même que dans la chambre, ya une balance!



Alors là-bas oui, tout est magnifique, la chambre c'est une tuerie, le casino, le décor, le spa la piscine, le fitness center, le centre bien-être avec sauna/hammam/jacuzzi et tout le grand luxe qui va avec, tout est génial.






Petit déjeuner high stakes pour moi et Mr B dans la section Fine Dining du Encore]

Le seul truc, c'est que pour moi la carte se passe mal. Oui, disons-le, la carte se passe mal. Depuis cette cave perdue au Venetian contre le vieux loup des cash-game, avec la top-paire tirage flush second max, je ne suis pas au mieux de ma forme.

En fait là, j'en suis environ à - 200, et ça me fout le moral à zéro, j'ai l'impression que dès que je m'assois à une table de cash game, ça se passe mal.


C'est d'autant plus dur à supporter que Mr B engrange les caves comme par magie, comme s'il suffisait de s'assoir et d'attendre pour que l'argent afflue. Depuis qu'on est au wynn, il déglingue la NL300, et doit être environ à + 1500.

C'est vrai que je n'ai pas eu le temps de vous faire un petit topo sur la NL300 du Wynn,
mais c'est un tort, parce que c'est tout simplement merveilleux (quand on n'est pas moi).

En gros, le field (assez nombreux en plus), est constitué de vieux rouilleurs pleins de thune qui jouent au poker par ennui, pour attendre l'heure de leur résa au restau avec leur grosse femme qui dépense le reste de l'argent dans les boutiques grand luxe de la galerie.

Véritablement, ça joue presque plus mal qu'ailleurs, ou du moins, ça joue beaucoup plus mal qu'au MGM, qu'au Venetian (bon, clairement, ça ne jouera jamais aussi bien que dans la secret room), mais la différence, c'est que comme c'est de la 1 - 3, il y a plus d'argent dans les pots.

Mais bon moi là, je commence vraiment à plus pouvoir supporter le cash-game,
alors on décide avec Mr B qu'on va retenter le coup du tournoi au Sahara.


Hier matin, je me lève donc assez matin, vers midi, pour commencer ma journée par une session de Spa high stakes. (Oui, parce que quand même, ça coûte 30$ le day-pass, sachant que, quoi qu'il arrive, c'est dur de rouiller plus de 2h dans cet endroit, à moins d'être gogo des rameurs du fitness-center...)


Pendant que je me relaxe dans le jacuzzi, où je suis bien étonnée de découvrir que toutes les femmes sont COMPLETELY naked, je pense à la carte, et je suis bien décidée à tout déglinguer au sahara ce soir.



La fête bat son plein au Sahara, il est 19h, le tournoi est quasi full. Je crois qu'en tout, on aura été 88 joueurs en comptant les rebuy.

Ma table est relativement bien représentative du sahara.

Seat 1 et 2: middle age tight player.
Seat 3 et 4: middle age LAG and Very LAG player.
Seat 5: une femme noire assez agressive même quand elle n'a pas trop touché.
Seat 6: un mec aux cheveux frisés et grisonnants, late 50's, et dont la particularité notable est de jouer EXTREMEMENT lentement aux cartes. Lui, c'est même plus passer à la télé qu'il cherche à faire, mais à poser pour un peintre caché derrière le dealer.

Seat 7: PD, tournament's girl
Seat 8: un gros blond bien fat, complètement abruti
seat 9: la star montante de la soirée, une grosse blonde bien fat, extrêmement moche, qui se prend pour Annie Duke sauf qu'elle n'a absolument aucune classe, que ses ongles sont peints en rose/rose fushia paillette, et que ses cheveux en pailles sont décolorés au dernier degré, pour mieux faire ressortir le côté vulgaire de son décolté dégoulinant.

seat 10: un gros moustachu, clairement regular du sahara, qui choukine les dealeuses comme si c'était des coquines bien choucardes dont il serait de bon ton d'être bien vu.


ça commence vraiment bien, parce qu'à la première main, la grosse blonde perd la moitié de son stack contre le LAG du seat 4. Elle callait sur toutes les streets avec sa top pair alors que le tirage pique était rentré (et continuait de rentrer) dès le turn, et elle a pleurniché au showdown quand il lui a montré l'obvious flush.
Du coup, le mec s'est senti obligé de lui expliquer ce que c'était qu'un semi-bluff, chapitre 4 du livre de Doyle (ou tout simplement, chapitre 2 du livre de Dan, mais enfin bon, j'ai pas osé la ramener).


J'ai pas vraiment joué de main pendant les deux premiers rounds, mais j'ai vraiment passé à bon moment, à voir la femme noire perdre les deux tiers de son stack en bluff, et la grosse blonde la totalité du sien en faisant n'importe quoi.

Le plus beau, c'est de voir qu'en reprenant l'add-on à 2k, elle est retombé à 600 sur les blindes 5O 100.
Alors du coup j'ai appris un élément important en tournoi: quand on a plus que 6bb, le truc bien à faire, c'est limper , pour tenter de flopper des fullhouse: ça marche vraiment bien parce que quand ça arrive, on est invisible, et puis on quadruple son stack.

Cette blonde, elle est vraiment forte.


Aux blindes 75 150, je limpe un , au cut-off. On est 4 dans le coup, et le flop vient (ouais, j'avais pas mal hitté)

la BB check, je mets 500, et suis payée par le gros moustachu. Lui, je sais qu'il adore jouer les muscles et re-raise avec under pair pour montrer qu'il est vraiment fort aux cartes, donc je suis un peu étonnée de le voir juste caller, mais bon là, j'ai pas trop peur qu'il soit devant moi.

Le quatrième fold, et la femme noire fait tapis pour 1800.
Bon, moi j'hésite entre caller pour embourber le moustachu, et en même temps ça m'emmerderait qu'il soit sur le tirage flush, donc j'hésite à faire tapis pour embourber la femme noire à moi toute seule.

Le truc, c'est que pendant que je réfléchis à ça, comme une tocarde , a femme noire a retourné toute fière son à carreau. ça change tout si c'est elle qui est à carreau, du coup j'ai envie de caller juste, ça me fait plus peur que l'autre soit dans le coup.
Je call juste son tapis, mais le moustachu était lui aussi sur le flush draw (hauteur 6), donc il fold, vu que la noire lui enlève des outs.

J'embourbe du coup un pot assez modeste, au vu de ce que j'aurais dû prendre, mais, comme dirait l'avisé Patrick, "C'est toujours mieux qu'un coup de poing dans l'oeil".


Après, ça se passe un peu plus mal pour moi, surtout quand on passe à 200 400, et arrive mon moment préféré: celui où il faut FAIRE TAPIS.

Je fais tapis avec , je suis insta call par l'abruti à ma droite qui a , et je double up.

Pendant ce temps, Mr B arrive à ma table, et fait, lui aussi, des tapis pour survivre, jusqu'à ce que son tapis se fasse serrer par un qui touche son dix.

Un sale petit voleur LAG a remplacé la noire au seat 6, et raise au bouton pour 5K. Je fais tapis derrière lui pour 2k de plus avec QK; et je double (il avait 56s).

Les temps sont durs, les tapis rapprochés, je survis mais là, pendant que mr B est parti en urgence me chercher un Diet Dr Pepper, je me dis qu'il va falloir que je touche les nuts.


Le LAG du seat 6 raise à 6K. ça fait tapis derrière lui pour 32k. Moi, j'ai plus que 16k et les blindes vont passer à 3 6. Donc, je fais tapis derrière avec 99, c'est pas forcément le meilleur spot pour faire ça, même si je suis devant, parce qu'on va être trois à tapis si le premier raiser paie,
et j'ai peu de chances de m'en sortir.
En même temps le premier peu encore folder, et ça m'étonnerait que je survive encore longtemps avec mon stack de mendiante.


Le premier paie, on se retrouve trois à tapis avec
pour le premier
pour le deuxième
pour moi.

Un jack au flop fait pousser un YEAH au tocard à ma droite, mais moi comme je suis plutôt PAS MAL à tapis, je fais brelan au turn, et me voilà up à 48k.

Le mec de droite va chouiner auprès du dealer asiatique qui va vite le remballer en lui expliquant qu'en fait, c'est moi qui suis devant, et qu'en plus 99, c'est sa main préférée, donc il était quasi drawing dead sur ce coup.
et PAN.


Quelque temps plus tard, c'est la TF. Normalement, le neuvième était payé, mais là ils décident de payer le dixième aussi, histoire que la TF soit friendly.

Mon stack est loin d'être le plus gros, mais je suis pas désespérée, même si les blindes à 4k 8k commencent à piquer.

Arrive un coup on un sale tocard de shorty fait tapis sur ma grosse blinde pour 10k de plus.
Tout le monde folde, moi, j'ai , j'ai envie de dire, TOUGH DECISION.
Je paie en me demandant déjà si oui ou non je vais me slowroller ce gros tocard.
Finalement, prise de pitié, je ne le slowrolle pas, lui tout fier, il me claque son sur la table, et il touche direct son as à la première carte du flop.
ça m'apprendra à être prise de pitié.

La dealeuse aux grosses dreads, que ceux qui ont déjà mis les pieds au sahara n'ont pas pu manquer, fait une grimace et s'excuse pour ce mauvais flop.

Pendant qu'elle et une autre fille de la table engagent une discussion des plus animées sur les mensurations probables de Vanessa Rousso, je commence à m'agacer d'être card dead.

Je suis au cut-off avec , tout le monde a foldé, je mais 20k (oui c'est un peu beaucoup), sur les blindes 4 8. Au moment où je fais ça (et que je vois que je suis payé par le LAG qui est toujours là), je m'aperçois qu'il me reste à peine 24 k derrière, et que même si je couvre de peu celui qui m'a payée, je suis un peu dans la merde.


Le flop vient ,
il check, et je fais tapis sans hésiter, en me disant que vu que je le couvre, j'ai un peu de FE, et en plus je le vois bien sur une paire style les 8 ou les 9, avec ça il va me payer c'est sûr, et moi je vais doubler.

Il me paie, sauf qu'il n'a pas pocket 9,
mais , et que moi, je ne touche pas mon tirage trèfle.

Bref, il me reste deux blindes derrière, et ça ne me sauvera pas.

Du coup, au lieu d'embourber le magot, comme je l'avais initialement planifié, je ne prends que la très décevante 8ème place à 120usd.

ça m'énerve, parce que quand même, je suis une femme de tournoi, et j'aurais dû EMBOURBER LE MAGOT.


En même temps, ça doit être la première fois depuis 5 jours que je gagne de l'argent aux cartes,
donc vraiment, je vais pas pleurnicher.

(Mais quand même...)


La prochaine fois, je n'oublierais pas d'aller brûler un cierge à l'église située un peu plus haut que le wynn, histoire de pas me faire salir mes rois!