mercredi 29 octobre 2008

Did we save the best for last?



Voilà, c’est officiellement le DERNIER jour de Vegas.

Je suis terrorisée à l’idée que peut-être je vais mal rentabiliser la journée, et peut-être je vais perdre des minutes de Vegas, et que c’est peut-être des minutes que je regretterai toute ma vie. Mais comme on est bien organisé dans l’équipe, on a vraiment prévu d’être bien bombe sur Vegas.

Mais comme c'est la dernière journée, et que j'ai aussi peur de mal la raconter que j'avais peur de mal la vivre,

ben exceptionnellement, j'ai réussi à obtenir de MichelMichel qu'il participe à la narration des faits [narration qui sera faite avec l'exactitude et la bonne foi qui font loi dans nos CR].

Les parties racontées par Michel, vous les reconnaîtrez vite fait, ça sonne pas pareil, et en plus ça sera mis dans une autre couleur.

Alors du coup merci Michel pour votre bonne collaboration.

Et vite, parce qu'il faut qu'on aille au SPA !

Crimouche est toujours bien malade ce matin, son état semble pas s'arranger (je veux affoler personne, mais l'hypothèse de la contamination à l'anthrax me semble de plus en plus probable), il préfère donc rester au lit pendant que Michèle et moi partons à la piscine.
Depuis que j'ai découvert le spa, je suis obligé d'admettre que mon opinion sur la piscine a pas mal évolué: c'est tellement une bonne façon de commencer la journée que j'imagine plus faire autrement. Mon déguisement de piscine est bien au point maintenant: j'ai mes nouvelles vans à carreaux rouges et mes lunettes de soleil, et en plus, là, aux côtés de Michèle, éblouissante en bikini, je me sens encore plus resplendissant, par contagion.
On suit l'itinéraire habituel: d'abord un passage rapide dans la grande piscine, celle qui est froide, dans les 28 ou 29 degrés, et après, le spa, avec entre les deux un crochet au bar, où contrairement à la veille, on a le bon gout de me servir heineken sans me demander mes papiers (sans déconner, qui va à la piscine avec son passeport? se voir refuser sa bière du matin pour une connerie pareille, c'est vraiment un coup à démarrer sa journée en tilt...). Une fois assis dans l'eau chaude, avec un jet dans le dos, je suis plutôt bien content.
Michèle est encore un peu énervée de sa soirée de la veille, elle a joué au Harrah's, une session de cash game contre des gens très saouls, qui s'est pas vraiment bien passée.
Elle a pas réussi à gagner l'argent qu'elle voulait pour pouvoir acheter les chaussures brillantes du Miracle Miles mall, et pendant qu'on discute de ça, elle s'agite un peu. Raconter une session de carte désagréable, ça remet toujours un peu dans l'ambiance, ça fait monter le sang à la tête. Je connais bien le principe: plus de deux ans après, je suis encore capable de faire monter mon rythme cardiaque à volonté rien qu'en repensant à la fois où Pedro à fait une couleur pour me sortir avec AA contre AA...



Pendant qu'on devise, il y a des gens qui arrivent dans le spa: des gros avec des bières (c'est pas classe, les bières dans le spa, sauf quand on est moi), et leurs mômes. Pas de femmes, elles sont restées dormir, ou parties acheter des vêtements de grandes tailles, juste les deux gros mecs avec trois gamins: deux pré-adolescentes, et un troisième peu plus jeune. A l'accent (et il est facile à entendre, parce qu'ils sont plutôt bruyant), je crois que tout ce bon monde est écossais. Dans un premier temps, je fais pas trop attention à eux.
Ils sont assez vulgaires, et ils ont l'air parti pour troubler le calme caractéristique du spa, mais j'ai pas trop envie de commencer à m'énerver pour si peu: je suis vraiment content de mon début de journée jusque là, alors je décide de plutôt me concentrer sur les histoires de cartes de Michèle.

Le problème, c'est qu'au bout d'un moment, les deux gamines se plantent au milieu du bassin, en face de nous, et commencent à fixer Michèle de façon vraiment insistante. Elles se disent des trucs à voix basse, et elles rigolent entre elles.
Bon, alors là encore, je me dis que ça va leur passer, qu'on va pas commencer la journée en se battant avec des pisseuses. Le problème, c'est qu'elles insistent, que ça devient objectivement pénible, et que Michèle est beaucoup moins patiente que moi sur ce coup là (et vu qu'elle semble être la cible des ricanements, je la comprends assez bien...).
Du coup, elle finit par leur demander ce qu'elles veulent, et c'est quoi leur problème exactement. Au ton de sa voix, on sent bien qu'elle est vraiment très agacée, et perso, je commence à avoir un peu peur d'une éventuelle escalade ("SLAUGHTER IN A LAS VEGAS SWIMMING POOL -two young girls dead-"), surtout que les deux naines, complètement inconscientes, non seulement ne lui répondent pas, mais se mettent a chuchoter et a rire de plus belle.
Comme les deux gros darons surveillaient l'action du coin de l'oeil, ils décident de s'en mêler, et tentent de calmer le jeu en expliquant qu'en fait, elles nous regardent juste parce qu'il y a plus de places libres sur le bord, vers les jets, et qu'elles veulent notre emplacement.

Je suis pas vraiment convaincu, mais disons que l'incident est plus ou moins clos.
Sauf qu'on en parle avec Michèle, et que bien qu'il soit l'heure de quitter la piscine en temps normal (ça fait un moment qu'on y est, j'ai la peau des mains bien flétrie, juste comme il faut), on est d'accord sur le fait qu'il est hors de question qu'on s'en aille avant les écossais. S'ils veulent vraiment nos places, il peuvent sérieusement se toucher.

On poursuit donc notre conversation. La sérénité et la bonne humeur avec lesquelles j'étais arrivé commencent à être entamées, mais vraiment, il est pas question que je sorte de l'eau avant eux, ne serait-ce que pour prouver que c'est jamais une super bonne idée de jouer au con avec moi.
Finalement, c'est le gamin, qui doit avoir une dizaine d'années, et auquel j'avais vraiment pas trop prêté attention jusque là, qui ouvre vraiment les hostilités. Il se met à nager au milieu du bassin en battant des pieds, et en éclaboussant bien partout. Toute la petite bande des highlands se marre bien, et ca prend vite l'allure d'un splashing contest.
Convaincu que c'est une nouvelle provocation dans la guerre des nerfs dont l'objectif est de recupérer nos places de choix sur le bord vers les jets qui massent le dos, je vois plus vraiment d'autre solution que la confrontation directe. Je regarde les deux lanceurs de troncs, et je dis un truc du genre: "OK, that's enough! This is a place for relaxation, you're not supposed to splash around like that. The rules are just over there, you might want to read them (je montre le panneau avec les regles d'usage du spa, posté au bord de la piscine, trois mètres dans leur dos, et que j'ai absolument jamais lu moi-même...). Now if you don't want to keep a leash on those kids, I'll go ahead and call someone to make sure you do".









Je lache ça en criant un peu, pas tant pour l'effet que parce que je suis vraiment bien agacé, et ça doit se voir, parce que les deux gros répondent trop rien, marmonnent un truc entre eux, et que d'un coup, les gamins sont tous beaucoup plus calmes.
On sent bien que l'ambiance est un peu daubée dans le spa, à ce stade. Je regarde pas trop les autres gens, qui doivent se demander ce qui se passe, ni les écossais, parce que j'ai juste envie qu'ils disparaissent, et on continue à causer avec Michèle. C'est un peu dur de faire semblant de rien, surtout qe même si on parle en français, les gros lourds doivent bien se rendre compte qu'on parle d'eux, mais au bout de deux ou trois minutes, ils sortent tous de l'eau. En passant sur le bord, à côté de nous, ils nous jettent des regards bien noirs, on sent qu'ils nous détestent vraiment, mais ça n'a pas la moindre importance, parce que on a gagné! Ils s'en vont! Voila ce que c'est aussi: une bande de noobs qui viennent essayer de se frotter à des regulars du spa, ils croyaient quoi, sérieux?
Après avoir laissé passer cinq minutes de plus, pour la forme, on quitte finalement la piscine (oui, on a gagné, on a plus de raisons de rester), en passant quand même lire les règles du spa. C'est plutôt une bonne nouvelle que les mecs aient pas callé mon bluff, parce que rien là-dessus n'interdit d'éclabousser, elles sont même étonnamment permissives...

J'irais dans le sens de Michel sur la narration de ces événements: aussi agaçants que vulgaires, ces gens ont failli ruiner le début de la journée, la dernière journée de vegas, et c'est quand même dans ce genre de situation qu'on est content que MichelMichel ait le caractère qu'on lui connaît (c'est toujours mieux d'être du bon côté en fait).

Et maintenant, même si je suis un peu fatiguée par le spa, et aussi parce que je meurs de faim, je suis complètement surexcitée parce qu’avec Michel et Christo, on a décidé qu’on irait faire du centre commercial dans un super grand centre commercial qui est un peu à l’écart du strip, et que personne d’autre connaît que nous, et ça a vraiment l’air d’être les nuts dans l’univers du centre commercial (et j’en connais un rayon : je suis pas née de la dernière pluie moi, je vous signale que je viens des outlets, du fashion show mall, et du Miracle Miles Shop).


Alors on passe récupérer Christo, et puis on se met dans un taxi, et en même pas dix minutes, on est dans l’entrée du Boulevard Mall.

A peine rentrée dans l’entrée, je sais, je SAIS que le boulevard mall, c’est le temple du centre commercial, c’est LE centre commercial, c’est celui qui donne un sens à l’idée de centre commercial en en donnant la réalisation la plus complète.

Non vraiment je vais essayer d’en parler, mais ça ne donnera que très médiocrement l’idée de ce que c’est LE BOULEVARD MALL.



D’abord quand on rentre, sur notre droite, ya trois grandes boutiques avec plein de chaussures et de tee-shirts avec de la mort bien bling-bling dessus, et des vans, et des DC shoes, et des artefact de skate ou de design, et pendant que MichelMichel décide de fumer un peu dehors avant d’entrer dans l’univers du centre commercial et de plus avoir le droit de le faire, je rentre dans la première boutique, je file droit au rayon DCs, et ça ne rate pas : elles sont là.

Mes chaussures en diamants : elles sont là.

Je ne sais pas mais, vu ma session d’hier dans l’univers de la carte, où j’ai exactement perdu 386$, à savoir la somme précise que j’avais gagné la veille à grands coups d’as et de brelans, je me dis que je mérite pas vraiment de les avoir.

Whatever, il y trop de trucs à faire dans ce centre commercial pour s’attarder. J’y penserai plus tard.

Le truc c’est qu’il est midi et qu’on a pas mangé ce matin, et qu’on a tous vraiment faim, alors il faut qu’on se sustente. Alors pendant qu’on arpente le centre à la recherche d’un starbucks (car il n’y en avait pas dans le food court), j’ai le temps de m’apercevoir à quel point ce centre commercial est fou : c’est presque horrible pour moi, car je regarde partout, et partout ya des endroits où je voudrais bien aller hooker des artefacts. J’ai envie de courir partout, et d’utiliser tout de suite le don d’ubiquité que je vais bientôt recevoir en récompense de mon génial talent de relever le niveau général de l’humanité. J’ai envie d’aller au Bath and Body Works faire des stocks de crème au sucre, d’aller hooker des artefacts dans les diverses boutiques de fringue, de regarder une autre fois mes chaussures en diamants, d’aller à la boutique Hot Topic, d’aller à la boutique Vans, d’aller partout en fait, j’ai même le projet d’éliminer Michel et Christo de la carte, parce qu’ils font que vouloir aller trouver un plan du mall pour faire je sais pas quoi, et ça nous perd du temps de centre commercial…


Mais le problème c’est que vraiment on peut pas faire du centre commercial quand on a trop faim, alors il faut quand même qu’on mange, et on trouve pas de starbucks, mais par contre, on trouve le food court, et après délibérations, Michel et Christo décident de manger au Panda.

Moi je veux pas manger au Panda, je veux vraiment un Double Shot, alors pendant qu’ils font la queue (et yen a vraiment plein), j’inspecte les autres stands à la recherche d’un truc low-fat. Dans ces endroits, il faut vraiment ruser pour éviter de se faire attraper par les commerçants de ces petites échoppes, qui essaient de vous forcer à participer à des dégustations gratuites, tout ça pour vous inciter à acheter des machins chez eux. Comme si on pouvait avoir envie de consommer quand on est physiquement mis en danger par un bout de viande faisandé planté sur un cure-dent.

Je trouve rien à manger.

Par contre, comme je suis bien placée dans les charts de l’univers du soda, je trouve une boisson vraiment cool au thé vert, et même que comme c’est Vegas, et que c’est le dernier jour de Vegas, ben je m’autorise à en acheter DEUX.

Mais même là, l’attente est insupportable, parce que Christo et Michel, ils mettent des HEURES à manger leurs trucs du panda, en plus tout autour de nous, ya pleins de locaux pas très bien habillés, et ya même un mexicains très très adipeux, mais avec une voix ridicule comme speedy gonzales, qui s’énerve vraiment beaucoup en racontant des trucs à sa femme, et vraiment ça voix me fout en tilt. Il faut vraiment qu’on quitte le food court et qu’on aille faire du centre commercial.

On finit par y aller, et là c’est juste les nuts. Partout où je vais, je me dis que je pourrais juste VIVRE dans un centre commercial, vu qu’ils ont du soda light, et pleins d’artefact géniaux. Je trouve un tee-shirt de batman (oui on m’a beaucoup vu dans cet éléments ces derniers temps) et puis des collants comme je voulais, et puis plein de trucs qui sont secrets et qu’il est hors de question que je dévoile au grand public. Mais Michel et Christo passent vraiment beaucoup de temps chez Hot Topic, et je crois que finalement, ils aiment vraiment bien le centre commercial.

Bon mais maintenant l’heure est au bilan : on aura plus le temps de retourner dans un centre commercial, ni franchement celui de faire basculer ma BR dans un sens comme dans l’autre, du coup, il faut que je me décide : est-ce que je peux oui ou non acheter les chaussures en diamant.

Techniquement, non.

Tout mon grind de vegas en cash-game n’aura servi qu’à compenser mes pertes en tournoi, et l’un dans l’autre, je suis presque even, alors que sans la session d’hier, je serais positive, donc finalement : non ! Je n’ai PAS gagné d’or à Vegas. Loin de moi l’idée de crier au scandale, je doute que mes problèmes avec les dames et les brelans intéressent la plupart des locaux de Vegas, mais quand même, je peux pas m’empêcher de trouver ça injuste !

Vous qui lisez un peu, vous avez bien vu que je les ai méritées ces chaussures : je me plonge dans l’enfer des tables de cash game, j’y vais incognito avec ma petite carte et ma petite casquette, je serais allée au Venetian, au Flamingo, au MGM, au Mirage, au New Orleans, au Planet Hollywood, au Harrah’s, et même au SAHARA ! et j’ai à l’appui des cartes de gambling de tous ces endroits, j’ai affronté les gambleurs du circuit, les chauffeurs de taxi, les grands hommes coupants, les castafiore, les gens saouls, les crocodile dundee, les pro du circuits, les grosses filles noires, les set-up avec AJ, les brelan, les couleurs et les foulousses, j’ai plein de jetons de tous ces casino, et maintenant moi, j’ai même plus peur quand je vais prendre mon seat à ma table !

Alors finalement, je me dis que je les mérite ces chaussures en diamants, alors je vais dans la boutique, et puis je décide qu’elles vont être à moi.


Et je ressors.


Cendrillon , elle a des pantoufles de vaires,

Et moi maintenant des DC’s en diamants.


Au bout d’un moment, on a vraiment fait beaucoup de centre commercial, je sais pas, il doit être 16h de l’après-midi, je commence à être fatiguée, et Michel et Christo veulent aller chercher un artefact de casque pour michel, à tout l’autre bout du mall, et en plus il faut sortir pour y aller, et puis encore marcher, et vraiment je m’en sens pas le courage, et en plus, je voulais encore hooker un truc au Body Shop, alors je leur dis d’y aller sans moi et qu’on se rejoint devant le Body Shop, plus tard. (et pourquoi pas faire trois équipes de un pendant qu’on y est ?).


Pendant qu’ils partent en quête de leur artefact, je vais rôder au Body Shop, et puis je cherche un truc à manger car j’ai vraiment vraiment faim, mais je trouve rien d’autre que des cookies qui ont l’air ultra bien mais qui sont tellement gras que même à travers la vitre, et de là où je suis, on peut voir perler les micro-gouttes de graisse, ya pas moyen que je touche à ça.

A la sortie du Body Shop, ya deux gros tocards de mexicains qui essaient de me parler de je sais pas quoi, mais je l’ai dit, je suis fatiguée, j’ai faim et j’ai la tête qui tourne, et ils sont gras et pas beaux, ils sont pourtant ultra trendy avec leur chaussettes blanches qui montent bien droit sur les mollets, artefactées avec des tong, mais là ya rien à faire, il faut que je m’en débarrasse, alors je m’en vais en hâte me noyer dans la masse de locaux de vegas qui font leur tour de centre commercial du samedi. Et puis je sais pas, je marche dans le mall, mais je ne suis plus précisément en train de « faire du centre commercial »,

je me mets à réfléchir au grind de Vegas, aux chaussures en diamants, à Guillaumezur qui doit être en train de gambler, aux set-up avec AJ, au double shot on ice (venti), aux as, à Christo et au Canada, à que j’ai vraiment faim maintenant, et qu’il faut qu’ils reviennent pour qu’on aille trouver un starbucks, au fait que j’adore vraiment faire du casino, au soda, au soda, au soda, aux dames qui sont vriament très borderline en cash game, au harrah’s, au diamants, aux bling-bling, à Monsieur Poker, et puis d’un coup, je pense plus à rien du tout, parce que pendant que j’y pensais , ben je me suis pas aperçue que je venais de tomber par terre, dans le centre commercial.


C’est pas très grave parce que ça m’arrive de faire des sortes de chute de tension comme ça, mais dans les centre commerciaux à vegas, ils déconnent pas avec la sécurité, alors ya deux hommes de sécurité en costume (chapeau, équipement, et tout, il leur manque que l’étoile de shériff), qui ont la tête au dessus de la mienne quand j’ouvre les yeux, et qui me trainent sur un des bancs, et j’essaie de leur expliquer que c’est vraiment pas un problème et que je vais gérer, mais eux, ils veulent me donner une de sucre ou je sais pas quoi, et moi j’en veux pas, alors ils me demandent ce que je veux, et je leur demande un diet coke, et je me demande si je devrais pas insister sur le diet, et peut-être même inventer, comme je fais souvent, que je suis diabétique, pour qu’ils aient bien la flippe et qu’ils fassent attention à pas me refiler un coca qui serait pas diet. Je vois bien qu’ils rechignent avec le diet, donc je me dis qu’il faudra que je sois méfiante avec la dite boisson.

Ils reviennent deux minutes après avec un diet coke dans un format tellement impressionnant que j’ai l’impression que je pourrais me baigner dedans, et avec ils me tendent un sachet avec des cookies de la boutique d’à côté (vous savez, ceux aux gouttelettes de gras). J’ose pas leur demander si c’est vraiment bien du diet, et je me dis que je vais faire semblant d’en boire jusqu’au moment où Christo va revenir et qu’il pourra le goûter pour moi, pour me dire si c’en est vraiment. Les deux mecs de la sécurité s’en vont et pendant que je me débarrasse discrètement des cookies.


Et là c’est juste génial, parce que je vois Christo et Michel arriver, et en plus d’arriver vraiment au bon moment, ils débarquent avec un Double Shot on ice (grande), et yen a même un pour moi !

Ils ont trouvé le casque de Michel, ils sont vraiment bien contents, et même si Christo est rien qu’une sale anguille et qu’il fait exprès de me mettre le doute sur le fait que mon diet coke n’est peut-être PAS un diet, il pourra pas entamer ma bonne humeur, parce que j’ai vraiment le sentiment d’avoir atteint un sommet en matière de centre commercial.


Quand on rentre dans notre chambre, j’essaie mes chaussures, elles brillent vraiment bien, et en plus Christo, il m’offre un tee-shirt de superman en diamants qui rutile presque autant, et les deux ensemble, c’est comme les nuts absolus.

Je crois que si je mets mon short blanc je pourrais bien faire voir à tout vegas mes belles chaussures qui brillent et qui rivaliseront de rutilance avec les brillants du tee-shirt, vraiment, je suis la déesse du Bling-Bling.

Et là je peux vous dire que pendant que Christo et Michel vont aller manger des Oreos frits sur Freemont Street, moi je vais aller promener mes chaussures dans la galerie du Venetian, et surtout aller voir le gros miroir que j'avais repéré au début,

parce que maintenant on peut le dire, je lui fais carrément de l'ombre...



En plus pas longtemps après, dans le food court du Venetian, je rencontre Guillaume et Jérôme, qui revenaient d'avoir été itm au Caesar's, et qui me demandent si je viens tout droit de mon club de golf avec ces habits. C'est l'effet post-hypnotique des chaussures en diamants, mais ça, ils le savent pas encore. Finalement moi je décide que je vais aller faire un peu de cg, au moins pour voir si le diamant a un pouvoir désexhorcisant aux tables du V. et si je peux encore sortir gagnante (ou au moins even) d'une section de cartes, pendant que Guillaume et Jérôme partent faire autre chose, et on se donne rdv pour le tournoi du Sahara le soir, le dernier tournoi qu'on fera à Vegas. Ben cette session je la raconterai pas, j'avais pas la tête aux cartes, j'avais la tête aux diamants, en plus à côté de moi yavait un tocard qui m'a parlé TOUT LE LONG (l'effet post-hypnotique) sur le poker, les cotes les badbeat, le fait qu'il voulait plus jouer online tellement c'était sick, le fait que maintenant il habitait à Los Angeles, et qu'il était joueur pro mais plutôt live (HINHIN), et puis moi de toute façon j'écoute pas, je pense à mes pieds qui brillent sous la table, et que lui ce con, en me parlant, il a même pas vu. Je ressors exactement even de la section, où j'aurais quand même fait ce que je ne pensais pas faire un jour : à savoir faire tapis avec TPTK [bon ça paraît fou, mais, j'avais quand même AK, les nuts du poker, et de ce fait ma main préférée, et en plus, contre un abruti à propos duquel je m'étais dit que justement, je me commiterais avec ce genre de main tellement il m'énervait à me sortir des coups en jouant avec son gros tapis pourri].

Oui donc, j'ai pas gagné d'argent, j'en ai pas perdu, [c'est pas grave, puisque maintenant, mes chaussures, je les AI] je suis étrangement calme en fait, un état vraiment rare chez moi depuis le début du séjour, donc j'essaie d'en profiter, et puis je retrouve Christo et Michel pour qu'on parte au Sahara.


Avant que le tournoi commence, Guillaume et jérôme essaient de s'illustrer aux jeux où ils ont une petite chance d'avoir un edge, et où on peut jouer beaucoup plus longtemps que sur un tournoi où il s'agit de pas se faire sortir sur un set-up avec AJ.



Je l'ai déjà dit: le Sahara, j'aime vraiment pas.

C'est crade, c'est moche, c'est kitch,
les gens sont gros, les gens sont sales, et puis ils font n'importe quoi.
Je veux pas jouer là bas.


Mais là c'est différent, c'est notre dernier tournoi, et on y va tous les cinq, Christo va jouer aussi, malgré son état inquiétant (moi je suis pas d'accord avec Michel, et à mon avis c'est plutôt la tuberculose) et Guillaume et Jérôme, ils sont bien décidés à mettre des pépites à tout vent, et à bien s'amuser, ils veulent pas rouiller tout le tournoi, et quitte à sortir vite, je crois bien qu'ils ont décidé de salir tout le monde à leur table.

Le tournoi du samedi soir au Sahara, c'est magique. J'en ai déjà parlé, ya souvent des moves intéressants, mais alors si Guillaume s'en mêle ça devient vraiment fou.
Je suis un peu jalouse, parce que Michel, Christo et Guillaume sont à la même table, alors que moi je suis toute seule avec un tas de tocards.


Mais ma table est vraiment belle.
A côté de moi à ma droite, ya une grande rousse, entre 35 et 40 ans, pas mal mais vraiment vulgaire et qui fait plein de bruit avec son chewing-gum, et qui se fait apporter du poulet frits par son mec qui vient de se faire décaver en cg et qui ne trouve rien d'autre pour se faire pardonner que ça.
Une autre femme à la table, plus vieille, et qui a l'air de la connaître, regarde le mari d'un air désapprobateur et soupire.
La grande rouquine engage la conversation avec elle, et comme l'autre c'est une porto-ricaine qui parle avec un accent vraiment très fort, on peut facilement comprendre ce qu'elle dit
:

" Yeah I know he's a dufus.
- He's gonna loose aaaaal yourrr money.
- yeah, yeah I may loose all my money but while he's in here loosing my money, I know where he is.
- But he's acting like a child! Look, he doesn't know how to play, and he wants to play
again!
- Allright, but I know
where he is, and what he does, and while he's doing that, he's not somewhere else with someone else, doing what I do not want him to do.
- You'rrre rrright. I don't know wherrre my husband is. "

La grande rousse, elle décide qu'elle m'aime bien, et pendant que le tournoi commence, elle se met à me montrer ses cartes quand elle rentre dans un pot et moi non, t puis elle m'explique quand elle fold et pourquoi. ça me dérange pas, en plus de ça par rapport à ce que j'ai vu jusqu'ici au Sahara, elle joue pas trop mal. Surtout qu'il y a autre chose à la table, qui me met totalement en tilt.

Ya une asiate qui est arrivée, et qui s'est fait expliquer les règles au début, qui n'a pas pris l'add-on, qui ne sait pas quoi faire à chaque fois que c'est son tour de parole, qui ne sait pas - ou prétend ne pas savoir - combien elle a le droit de miser, et qui fait perdre un temps infini à la table parce qu'à chaque fois, elle se met à réfléchir à voix haute, pour finalement folder, et ça m'agace d'autant plus que j'ai aucune main pour rentrer dans un pot avec elle.

Plus le jeu avance plus elle m'agace, à chaque fois qu'on s'arrête, je suis obligée de l'agresser avec des "
okay we don't CARE about what you're thinking, you know what, you're NOT gonna be any longer on air, no one will listen to your mind process, we don't CARE, we don't fucking care, fold your hand or call and we finally see your hand, okay TIME, TIME, I want to call the clock, this girl is gonna sleep in here and the blindes are raising".

Elle a une bouteille de lait protéiné vitaminé parfum noisette posée devant elle, "
muscle milk" ça s'appelle et biensûr, elle arrive pas à la boire normalement alors elle en renverse, et ça prend du temps.




Elle a tellement l'air débile que je me dis qu'elle fait peut-être exprès, c'set pas possible autrement. Le tension monte à la table, tout le monde est énervé, sauf qu'il n'y a que moi qui abboie sur l'asiate. Et puis tout à coup, l'asiate fait son premier raise de la soirée, c'est un minraise à 600 sur les blindes 150 300.
Evidemment, le reste de la table apeuré fold jusqu'à la grosse blinde qui est ma voisine rousse, et qui call. Elle me montre sa main, elle a
.


Le flop vient ,
et ma voisine de gauche, elle a pris un mauvais coup sur la casquette quelques mains avant, je crois qu'elle est autour de 3k maintenant et puis pour éviter de se donner le mal de crâne, ou pour je ne sais qu'elle autre raison obscure,

elle fait tapis.

Je sais pas trop ce que j'aurais fait à sa place, probablement une agression du flop aussi, peut-être pas fort comme ça, mais après tout je sais pas trop, les précédents aventures ont montré combien les bitchs sont parfois une main extrêmement dangereuse.



Et l'asiate nous refait son cinéma. Comme avant chaque décision, elle reprend une gorgé de lait protéiné vitaminé parfum noisette, et moi de m'énerver "oh come on, you are NOT gonna be any clever with that shit, the only thing you are gonna do is to put all these men on a tilt because now you got milk on your lips, and I can't stand you're acting so LOW anymore, now call or fold, or I'll have to call the tournament director, okay time TIME, TIME on table 15 please!"

Comme d'habitude, tout mon petit énervement ne sert à rien, et l'autre tocarde continue à parler toute seule et à me regarder comme on regarde un petit furet qui s'excite dans une cage, dont on sait qu'il est nerveux et méchant, mais dont on a pas peur tant qu'il est dans sa cage.

Et puis elle finit par folder face up.


A la pause du tournoi, j'explique à Christo que je suis un peu remontée, j'ai floppé toute la maison en grosse blinde avec ,
ce qui m'a permis de prendre vraiment beaucoup d'argent à la porto-ricaine, qui a d'ailleurs décrété qu'elle préfèrait me les donner à moi qu'à l'autre buveuse de muscle milk.

Un peu après, la porto-ricaine a voulu voler mes blindes avec je ne sais qu'elle poubelle, et la rousse avait callé en SB, mais comme la rousse avait vu que depuis le début je jouais pas une main, et que sûrement la porto-ricaine croyait qu'elle pouvait bien me voler après le coup du full-house, ben je fais tapis avec mon
en espérant bien que personne va caller.

En vérité la porto-ricaine elle avait
,
et surtout la croyance absolument indécrochable que les grosses cartes, on peut aller n'importe où avec,
du coup elle call, alors que quand même j'ai au moins 5k, et elle qu'elle est pas commit dans le coup.


Elle touche son roi au flop, mais bon moi, j'ai des chaussures en diamants, et même si ça se voit pas trop dans le sahara qui n'est ni très propre ni très lumineux, ça suffit à me rendre merveilleuse sur le draw, et je fais couleur, et j'embourbe le tapis porto-ricain.

La porto-ricaine est pas très contente que ses grosses cartes (qui avaient touché!) n'aient pas gagné, mais elle part sans animosité en quête de son mari.


Et donc pendant que j'explique ça à Christo, ya deux mecs de ma table qui viennent me demander mon avis sur l'asiate, parce ue eux, ils pensent que c'est complètement de l'acting, et qu'elle est vraiment très maline et qu'elle est en train de tous nous avoir, et que moi je suis en train de me mettre en tilt pour rien, parce que c'est ce qu'elle veut.
Moi je suis pas mal d'accord avec leurs soupçons, c'est vrai qu'au final, son fold des as n'est pas si idiot, je veux dire, les vrais débutants (ou moi), ce sont eux qui ne savent pas les lacher.
Mais en fait je m'en fous de savoir si c'est du vrai ou du faux. La seule chose qui m'intéresse moi, c'est le résultat, qui est qu'elle m'AGACE prodigieusement, elle qu'elle me fait perdre du temps pendant que les blindes montent.


D'ailleurs à la reprise du tournoi, elle va perdre sur un coup où elle est parti à tapis avec middle pair plus le tirage couleur, donc un play vraiment réglo (je vous rappelle qu'on est au SAHARA), et finalement je me dis quelle se foutait peut-être bien de notre gueule depuis le début. N'empêche qu'elle sort du tournoi, contre une fille à gros seins qui avait top pair sans le tirage couleur, et là je me mets à HURLER "oh my! oh my! thank you! at least she's out! No more hazelnut milk, no more stupid talk, no more folding aces, and NOW we will play at a normal pace! oh THANK YOU! okay now, could you take your milk AWAY from the table? Because you see, I don't need any "muscle milk" to play". (ça serait du soda encore, je voudrais bien, mais là non).


Pendant ce temps là, Guillaume et Jérôme sont sortis du tournoi et sont même partis du Sahara. On se retrouvera de toute façon dans notre suite puisqu'il faudra qu'on parte de l'hôtel à 4H30 pour aller prendre l'avion. Le tournoi avance et tout à coup quand l'asiate sort, notre table casse, et je me rends compte qu'il ne reste plus que 2 tables, et je me retrouve à celle de Michel et Christo, et je me rends compte en plus, que je suis 2ème en chips à la table. Je dois avoir 22k en arrivant, et eux ils sont pas très riches tous les deux. tididiii. 22k okay, mais bon, c'est pas non plus fou, en plus de ça les blindes sont vraiment chères, je crois qu'on est pas loin de 1000 2000, et je me demande comment c'est possible que je sois 2ème en chips avec un M si faible. Du coup c'est cool, parceq ue ça veut dire que je peux quand même faire tapis. D'ailleurs je vais pas me gêner pour le faire, j'ai et je fais tapis sur MichelMichel qui fold en soupirant. Je me demande toujours ce que les gens pensent quand je fais tapis comme ça sur eux. Je me demande si, comme moi, ils ont envie d'abattre celui qui leur fait ça. Je vais faire tapis une autre fois avec sur un vieil homme qui était à ma table au début du tournoi, et que j'avais déjà vu deux fois au Sahara, et qui m'avait gentiment expliqué "You're really too tight girl". Oui alors en fait il avait parfaitement raison,
mais il avait pas raison de me le dire, parce que du coup j'allais me sentir en freeroll pour faire tapis sur lui. Il va folder d'un air de dire qu'il fait le lay-down de l'année, parce qu'il SAIT que j'ai une grosse main.
Un ou deux tours se passent, Christo prend un ou deux coups en faisant des tapis pour rester à flot.

Après je suis UTG+1 avec , mais ya un tocard
juste avant moi qui m'amuse à faire tapis, du coup bon je vais pas le payer avec ça, surtout qu'il restait plein de monde derrière moi. Tout le monde va folder et du coup je suis rageuse, j'aime vraiment pas folder des as, je me dis que peut-être à ma place, yen a qui auraient fait qqchose. Je suis encore en train d'y penser (il ne faut pas, patrick l'a pourtant dit et redit, il ne faut pas penser à la main d'avant!), et j'arrive utg avec .

C'est donc là que je m'apprête à faire ce qui sera officiellement rangé dans les annales comme Le move le plus Moche de Vegas:
comme j'ai un bon AJ, et que je sais pas quoi en faire, à part que je sais que je vais pas folder, je regarde mon stack, bon j'ai toujours autour de 23k et un M qui tourne autour de 7 avec les antes, du coup je décide de faire tapis.


Oui : open tapis 11bb avec
.

Au moment où je le fais je réalise que c'est idiot, que je suis pas mal en chips et que c'était pas la peine de m'exciter, je pouvais disons, faire un petit raise, et puis si un shorty se décidait à boiter, payer son tapis.
Mais là c'est con, il faut vraiment pas que je sois payée par le 1er en chips, et pas de chance, c'est lui qui déclare qu'il va caller.
Là ben je sais bien qu'il a une paire ou un meilleur as que moi, et que je vais pas être belle.

Je me dis ue vraiemnt je suis une tocarde, mais bon, j'essaie de me rassurer en me disant que j 'ai des chaussures en diamants ET un as, et que tout va bien se passer.

Le truc, c'est qu'au moment où je suis en train de penser ça, ya MichelMichel en grosse blinde qui annonce que lui aussi, il va caller. Je me dis c'est bien moi ça, je décide de faire un tapis hasardeux au moment où ya deux grosses mains en face de moi, et même si le premier con avait peut-être pas une très bonne main, si MichelMichel lui, alors que mon tapis est déjà payé, décide de payer aussi, ben c'est que là je suis vraiment dans la merde.

Alors finalement le premier caller est le seul qui me couvre à la table, et lui il a
.
Et Michel lui, ben il a simplement
, donc en fait, à part s'il prévoit de faire brelan, il est vraiment pas beau là. Finalement ne sais plus ce qu'il ya au flop, mais la paire de 8 du vieux con va tenir, et Michel et moi on va sortir comme deux idiots du tournoi.

Je ne sais pas lequel de nous deux a fait le move le plus moche, j'ai tendance à penser que le mien est pire, mais Michel quand même, il a vraiment pété un cable avec sa paire de 4.
Avec son stack, s'il avait été le seul à me caller, il pouvait clairement aller chercher son coinflip, et pour le coup il aurait doublé sur moi, sans que ça me sorte du tournoi. Mais venir caller derrière l'autre con, vraiment c'était pour essayer de faire plus moche que mon open tapis AJ...


Bref maintenant, il ne reste que Christo en course pour le dernier tournoi de Vegas, et en plus ça se passe bien pour lui, il vient de doubler, et il va arriver en TF avec un vraiment beau stack.


Il doit être environ 1h30 du matin, et je me dis que maintenant, il nous reste plus que 3h à être à Vegas, et comme on va pas partir du Sahara sans Christo, il faut bien qu'on trouve à s'occuper.
Le Sahara c'est vraiment un casino nul: le choix de soda est ridicule, et ils vendent même pas de chewing-gum dans les petites échopes du food court. Par contre l'avantage de ce casino, c'est qu'ils ont une arcade de stepmania. Je propose à Michel d'aller en faire, vu que l'arcade est libre, qu'il est un peu saoul, ou même pas mal saoul, que yaura personne pour nous voir, que je lui ai fait une petit initiation à ce jeu avant de partir, et que merde, c'est les dernières heures de Vegas
!

Et en fait, à mon plus grand étonnement, Michel accepte de jouer, et j'ai même pas besoin d'insister trop. On fait quelques parties, ou Michel a l'air vraiment content d'avoir réussi à pas perdre en ayant joué la song en 1 pied bleu, et pense qu'il a réussi à me battre, alors que moi, en plus de jouer en niveau ultra-pro qui domine le monde, ben je jouais sans soutien gorge. Enfin bon, j'avais quand même mes chaussures en diamants, et ça serait vraiment de la mauvaise foi de ma part de venir prétendre que ça ne me donnait pas un edge monstrueux sur michel, qui n'avait que ses vans à carreaux.

Entre les chansons, on passe voir où en est Christo, et à chaque fois, au lieu de le trouver dehors du tournoi, ben on s'aperçoit qu'il est toujours en course, et même qu'il est plutôt beau en chips.
Sauf que maintenant, il est 3h du mat, nous il faut qu'on quitte le Venetian avec nos valise à 4H30, alors il est hors de question qu'on reste trop longtemps ici. En fait, Christo est celui qui a le plus de chips à ce moment du tournoi, mais en plus ce que les 5 autres insouciants ne savent pas, c'est que Christo, tuberculose ou pas tuberculose, il va les RASER s'il décide de gagner le tournoi.
Sauf que là il est 3H30, il a plus trop le temps de faire ça, et même que quand le plus petit stack de la table décide de dealer en divisant le prize-pool en 6, et ben Christo va être obligé d'accepter, parce que c'est ce qui ira le plus vite, parce que même s'il veut négocier pour au moins avoir une plus grosse part, vu qu'il est CHRISTOPHER, ça prendra du temps, et on en a pas.
Moi je suis énervée, je suis vraiment énervée, je sens qu'on va être en retard, et à côté de moi, ya Michel qui est plutôt calme, et Christo, qui se contenait au départ, et qui maintenant est en train de prendre mon stress par contagion, et qui s'énerve aussi un peu.

Et pendant que moi je trépigne, et pendant que Christo tourne en rognd, ben le temps passe, et le vieux croulant qui s'occupe du prizepool va chercher sa caisse à petits pas, et étale l'argent sur une table, et commence à faire des tas, et qu'il compte et compte et compte et re-compte, et on a l'impression qu'on ne pourra jamais partir d'ici!





Michel arrête pas de répéter que tout va bien se passer, et que même, il s'y engage, mais moi je sais bien que dans cet endroit pourrave du Sahara, tous les traquenards nous attendent encore, que c'est loin d'être gagné quand trouve un taxi dans ce casino au rabais, et qu'une fois dans notre chambre, je vais avoir besoin de refaire dix fois ma valise pour que tout rentre, et ça eux, ils le savent pas, et que même, ya toujours des merdes qui peuvent arriver, style, perdre un diamant à ses chaussures, oublier son service à couvert en plastique, perdre sa carte du New Orleans, et d'autres trucs, mais biensûr, ya que moi qui pense à ça ici!

Au bout d'un moment, ENFIN, l'or est sur la table, et Christo va prendre sa part, il sert vite-fait la main des 5 autres tocards qui s'en tirent vraiment à très bon compte, parce que Christo les aurait rasés en d'autres circonstances, et on se tire vite fait du casino, à l'affût d'un taxi. On run good, on en trouve un qui est libre, et on arrive au Venetian. ça me fait mal au coeur de penser que c'est la dernière fois que j'aurais a sortir ma carte pour rentrer dans l'hôtel parce que vraiment je trouvais ça classy de sortir cette petite carte speciale "ouais ouais je suis du V.".

Dans la chambre, ya Jérôme qui dort dans le lit de Michel, et Guillaume qui l'emmerde un peu parce que ça l'énerve qu'il dorme. Leurs valisent sont déjà faites alors ils nous emmerdent un peu pendant qu'on se dépêche de faire les notres, et que j'ai vraiment dû acheter beaucoup d'artefact pour que ma belle valise designée puisse pas tout contenir.

Après, on va faire tout ce qui est nul à Vegas : à savoir : PARTIR DE VEGAS.
Alors on va prendre le taxi, et même les flatteries d'une meuf derrière nous dans la file d'attente de taxi n'arrive pas à me faire assez plaisir pour que j'oublie qu'on part de vegas. A l'aeroport, je trouve que tout est nul, j'arrive pas à m'enregistrer sur la petite machine, et puis il fait froid dans l'aéroport, et les starbucks sont nuls, et pourtant ilfaut s'en contenter, parce qu'après, yaura PLUS de starbucks.

En plus je veux acheter un scone à la vanille pour manger avec mon double shot, et Michel commence à m'argumenter que les scones, c'est trop sec, mais moi je lui explique que non c'est pas trop sec, c'est juste un peu sec, mais du coup c'est pas gras, mais lui il s'entête à dire que c'est trop sec, alors je dis ok on verra bien.
Et au moment où la servante me donne mon scone aux myrtilles (parce que vanille, ils avaient pas) ben, je sais qu'il y a un pb, le sachet en papier a l'air un peu translucide et taché par une substance qui a de fortes probabilités d'être du gras!

Alors je l'ouvre, je l'inspecte, j'en donne la moitié à Michel pour qu'il goûte, et je découvre que c'est pas un vrai scone, ils ont rajouté des trucs! C'est gras!

Et comme un oiseau de malheur qui viendrait confirmer mes soupçons, Michel s'écrie "mais cool! c'est pas sec du tout!".
Ben ouais c'est pas sec. Putain je me suis fait complètement avoir, c'est pas un vrai scone, et puis en plus il est pas à la vanille.




Après, je crois que je suis vraiment de mauvaise humeur.
Je vais dormir plein plein dans l'avion pour éviter d'y penser.
Pendant l'escale, j'achèterai du soda pour me donner l'impression que je suis encore un peu ici, mais ça marchera vraiment pas très bien.

Et puis après on est plus dans l'avion, et puis on revient dans le réel.

Christo, il a peut-être la tuberculose on sait pas, Michel il a travail, Guillaume, il va aller multitabler, et Jérôme se remettre de tous ses gains en MTT.

Moi quand j'arrive chez moi,
j'ouvre la porte et je découvre, en ligne bien rangés, tous les soutien-gorges que j'avais prévu d'emporter et que j'avais consciencieusement pas mis dans ma valise.


Après j'ai eu une très mauvaise idée.
J'ai voulu aller noyer mon chagrin dans le centre commercial.
Alors je suis allée à pied à la Part Dieu.



Dehors, on crève pas de chaud, et même j'ai froid dans mon short.

Dans le centre commercial - qui n'est pas le Miracle Mile's shop - les gens sont vraiment moches, et le quick est superpeuplé, c'est sale par terre, et les toilettes sont pas gratuites. Les magasins, ils sont tout petits, et en plus, ya pas de Bath and Body Works.
Ya pas de Starbucks (contrairement à ce qu'avait prétendu Jérôme, comme s'il savait mieux que MOI quelles sont les updates du centre commercial de la Part Dieu), ya pas de marchand de glace Cocolini, ya pas d'Urban Outfitters, ya pas de Casino, et puis dans les magasins de chaussures,
ya évidemment pas de chaussures en diamants. (ça par contre, c'est vraiment cool).

Dans Carrefour, ya des M&Ms en format ridicule, et personne n'a l'idée d'en faire un magasin sur 4 étages, alors je me dirige vers le rayon le plus intéressant, celui des boissons,
et biensûr, le rayon des sodas est ridicule.


Je m'en vais du centre commercial.



Maintenant c'est sûr: on n'est plus à Vegas.

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