Avoir une pocket, et faire brelan

Ce matin, c'est un peu un grand jour, parce que MichelMichel va enfin se décider à faire de la piscine. Il faut dire que de notre chambre, on a une tellement belle vue dessus qu'il ne peut pas nier qu'elles font vraiment bien envie...
En plus, on va y retrouver Guillaume et Jérôme, et moi j'ai vraiment hâte de les entendre commenter tous les seins qui passent avec l'intonation la plus beauf du monde...




Bon biensûr, on perd un peu de temps avec les niches des femmes de chambre, qui décidément s'amusent bien à cacher mes affaires, mais on finit par être prêts avec Christo.
En plus, le good beat pour moi, c'est que le collier rose brillant que Ben m'a offert quand on était au Orleans (merci Ben), il va ultra bien avec mon maillot de bain rose bien brillant, et je passerai outre les réflexions désobligeantes de Jérôme, qui témoignent assurément de son incommensurable mauvaise foi, et bien compréhensible jalousie.



Avec Christo, on est pas comme MichelMichel, la piscine on ne le a découvre pas, on y est déjà allé deux trois fois, donc là, on sait très bien qu'on ne va pas passer par la case piscine normale, mais qu'on va directement aller au spa. Et on a raison parce que Guillaume Jérôme et Michel y sont déjà installés, avec des bières et des jus de fruits. Même si Jérôme et Guillaume regrettent la situation géographique du bassin, un peu trop au fond du complexe, et n'offrant pas une vue très panoramique sur l'ensemble du champ de sein fourni par l'endroit, et que Michel grommelle que la serveuse ne revient pas pour lui amener une autre bière, dans l'ensemble on est très satisfait de ce spa surchauffé qui nous envoie des jets d'eau dans les fesses et qui nous ramollit la peau. Il faut bien ça pour être en condition pour la carte.

Pendant que Jérôme réfléchit dans quel MTT il va encore pouvoir s'illustrer, et que Guillaume se demande si aujourd'hui il arrivera à passer un 80 20 (les coin-flip ça sera pour l'année prochaine, quand il sera plus exercé), Guillaume n'oublit pas de nous proposer généreusement sa très fameuse sucette aux poils.
Et on l'en remercie.
Moi je me garde ça pour après.



Moi je regrette simplement qu'une odeur déplaisante de viande grillée provenant du restaurant d'à côté vienne troubler ce moment de sérénité aquatique, mais quand même, il faut avouer que c'est ultra bien, et que à partir de ce moment, je décide que je passerai pas un jour de vegas sans venir faire du spa le matin.


Aujourd'hui, ma contribution à l'univers du centre commercial sera assez modeste. A dire vrai, j'y suis surtout allée pour avoir mon double shot on ice (venti), et de plus en plus, je me rends compte que tout ce café glacé à jeûn, ça me fait vraiment mal au ventre, maintenant je n'arrive plus à le finir, et pourtant je continue à en vouloir un le matin (au point de me taper l'aller-retour au centre commercial pour l'avoir...).
D'un autre côté, il y a le vendeur de chez Stash (encore une boutique ultra blingbling) qui trouve que mon short est vraiment beau, et moi j'aime bien qu'on me le dise, donc je ne vois pas pourquoi je ne l'entendrais pas une troisième fois.
Mais une fois que ça c'est fait, je décide de rentrer, car voyez-vous là,
je le sens,
c'est le moment pour la carte.
Donc je vais pas perdre du temps à me trouver à manger, même si j'ai un peu faim, parce qu'il ne faut pas laisser passer le bon moment.
En plus, je crois avoir déjà expliqué qu'avoir un peu faim et froid quand on joue, ça rend agressif.
Je suis sûre qu'hier avec mes dames, tout le problème venait du fait que j'avais mangé avant. ça m'a rendue faible à tous les coups.



Johanne no limit one-two your seat is available...

Je vous avoue je suis pas trop confiante en m'asseyant, je me dis que je vais encore perdre de l'argent, et que je sais vraiment pas ce que je fais dans cet univers de cartes alors que je sais pas y jouer. Je pose mon petit fétiche en cartes sur la table. La dealeuse, juste à ma droite, me fait une remarque sur the cute little card, et à peine j'ai eu le temps de laisser passer deux mains, que c'est à moi de poster ma grosse blinde,
et que je reçois et je check, et on est 5 dans le coup.

Le flop est vraiment pas dégueu pour moi, la petite blinde check, je check aussi (attention, le move peut-être le plus osé de ma carrière, c'est peut-être la première fois de ma vie que je check mes nuts), et le mec juste après moi au seat 2 bet le pot, un mec call, et je le relance à x3, et seul le seat 2 paie.

Le turn est une carte moisie pas à carreau,
je check, il bet et je fais tapis, et il paie, mais il est inquiet.

Même si dans la carte de Vegas, on doit attendre que toutes les cartes du board soient sorties pour montrer son jeu, lui il est tout excité et il dit what you got what you got what you got, et moi je me dis qu'il n'est peut-être pas de bon ton de slowroller un inconnu à Vegas (ça serait Guillaume, ça serait une autre histoire...), donc je lui montre ma main pendant que la river, une carte qui sert à rien, sort,
et il tape fort sur la table

oh shit ** jfgê'g hSO eo ghre^q
et il retourne sa double paire , pas vraiment content.
mais il finit par se calmer, et il recave.


Même pas un tour de table après,
je suis utg +1 et j'ai [<- ah! les bitchs! il pouvait rien faire!] Je relance à 12 et suis payée par mon ami du seat 2 (il est joueur ce garçon), et par la grosse blinde. Comme je suis vraiment bien skillée, et que je suis pas là pour me la couler douce (ouais ça bosse dur à vegas) je décide de faire brelan. Donc le flop me donne bien le top set.


La grosse blinde check, et ne croyez pas que je me serais avisée de slowplayer quoi que ce fût. Oh que non. [parce que je pense encore à mon topset de jacks de début de séjour, et c'est hors de question que pareille partouze se reproduise).
Je bet 25, et c'est payé par le seat 2.
Le seat 2, c'est un jeune (un peu moche), un peu coupant et nerveux, mais qui essaie quand même de me faire la conversation depuis le début, et qui ne comprend pas que ça m'énerve, je peux pas en même temps me concentrer à faire brelan, et réunir toute mon énergie à faire des phrases compréhensibles pour l'américain moyen.
En plus, je l'ai déjà dit, ils ont pas "artefact" en anglais, et c'est vraiment gênant pour faire des phrases sensées.

La grosse blinde paie aussi, ça m'emmerde un peu que ça se passe pratiquement comme le premier coup où je m'étais fait décaver avec mon top-set.

Turn :

La grosse blinde check, je fais pas tapis, parceque maintenant je suis plus shortstack (mais ouais, mais OUAIS, j'avais doublé bordel, c'est dangereux maintenant!) mais je mets une grosse pépite à la jérôme,
le seat 2 se tâte un moment où deux, il me regarde, il me fait une petite phrase que je comprends pas, et puis moi d'abord je le regarde pas,
et puis finalement il muck, royal, style attention, je suis en train de faire un laydown de fin limier. La grosse blinde fold face-up son tirage couleur diamond, et le seat 2 file récupérer ses cartes dans le muck pour me montrer il qu'il fold ! Encore!
(et là je me demande vraiment comment il a pu sortir vivant de pareil set-up!)

Je crois qu'ils commencent à comprendre qui fait la loi sur cette table, et c'est quand même une bonne chose, et en pensant au dealer de la vieille, je me dispense de leur montrer qui est fort à flopper des topset parmi nous.

Bon, après, un peu fatiguée par ces deux coups, je commence à me loosifier, et dans un moment de faiblesse, je me met à jouer des mauvaises mains.
Presque toute la table (on est que 8) limpe dans ce coup, sauf le mec utg, moi je suis en petite blinde avec et je complète, et le grand champion du circuit au seat 2 accepte de checker ses cotes infinies.

Bon, pour tout ce qui est flop, je suis pas trop mal,
vu qu'il me donne top two pair .


Bon, comme ya deux trèfles, j'ai pas vraiment trop envie que tout le monde soit de la partie, donc je met un peu plus que le pot (je ne sais pas, ça me prend, et je me dis que ça pourrait bien exciter le seat 2).
Et effectivement, ça excite le seat 2 qui me paie assez lestement, pendant que le reste de la table préfère nous laisser en HU, car à tous les coups, ils savent comment ça va finir.

turn :
Bon, là j'ai repité, je sais plus trop de combien.
Le seat 2, qui fait vraiment du profiling, se lève un peu sur son siège, il regarde les cartes du board d'un air dubitatif, et puis il dit:

"I don't really wanna play against you.
- oh, why? (air candide)
- because. you win every hand you play.
- good point."

Et il fold, grand seigneur.
Vous voyez, même lui, il comprend maintenant qui est le CAPTAIN!

Je crois que cette session de cartes va se terminer par une paire de trois limpée qui me donne un brelan au flop, et que tout le monde va s'enfuir du pot au moment où je viendrai y mettre ma pépite, et je crois que la leçon est complète, je suis vraiment beaucoup trop forte en cartes pour cette table, ça ne sert à rien que je reste, et en plus je commence vriament à mourir de faim,

alors je vais cash-outer mes gains, pour 363.

Alors c'est bon, vous avez noté le déroulement des coups, tout ça?
Vous saurez le refaire ?
Je me tiens à votre disposition pour toute question sur le cash game à Vegas, si des points restent obscurs.

Je rejoins Christo et Michel, et biensûr je fais bien mon intéressante à leur raconter comme je suis forte aux cartes, et puis on décide d'essayer de décoller MichelMichel des slots, parce que ce soir, on doit aller utiliser nos free-buffets au wynn.
C'est pas vraiment facile de décoller michel de la machine top-gun, mais on y arrive au bout d'un moment.


Arrivés là-bas, je décide qu'en fait, j'ai pas tellement envie de passer plein de temps à table à manger plein d'artefact, et d'abord, je le rentabiliserai jamais ce buffet du wynn, et donc je cède ma place à MichelMichel, tout en lui précisant bien que le deal, c'est qu'en échange il devra me payer une glace (et une qui soit chère).
Il accepte, et pour le récit des aventures du wynn, il faudra aller dans la section vegas de lyon holdem voir ce que Guillaume en dit dans son CR. L'univers de la pince de crabe géante, c'est son rayon.

Moi à la place, je décide que j'ai vraiment envie de retourner dans notre ancien quartier de résidence, au MGM, pour manger des légumes et du poulet chez un asiate qui était un peu devenu ma cantine. Pendant que je suis en train de me dire que décidément, ya pas de transparence sur la bouffe asiate, et qu'on ne peut jamais savoir ce qu'ils mettent dans leurs sauces bizarres sûrement pleines de sucres et de graises embusquées, ya deux mecs, vraiment fat, qui se mettent à la table d'à côté.
Ils mangent des pizza vraiment impressionnantes, parce qu'au lieu que la pâte dedans soit fine, elle est énorme, et ça rend le truc vriament monstrueux.
Yen a un qui me regarde d'un air suspicieux et qui m'adresse la parole. D'abord je comprends pas, je le fais répéter , et puis finalement je comprends qu'il est plus ou moins en train de dire que j'ai pas l'air d'aimer ce que je mange, et que je peux tester leur pizza, parce qu'ils en ont vriament beaucoup.
Alors là, il va falloir que je reste polie, car en toute objectivité c'est vraiment très diligent de leur part, mais d'abord, j'aime bien mes brocolis au poulet, même si je me méfie de la sauce, et ensuite, ya pas moyen que je touche à leur putain de pizza avec plein d'espèce de tranches de saucisson dessus.
Enfin, c'st pas du saucisson, je sais pas ce que c'est, ça fait comme si c'était une merguez coupée en des tranches très fines, et qu'ils avaient mis partout. Et autour, ça fait une auréole de gras.
No way.

Je leur explique donc que non, mais que merci, et puis j'en profite pour leur demander s'ils peuvent goûter mon coca pour vérifier si je me suis pas fait arnaquer, et si c'est bien du diet.

"Definetely diet".



Donc, c'est l'âme en paix que je vais retourner au Venetian, retrouver les autres, et mon coeur est léger et bleu et bien toc comme les faux plafonds des galeries du Palazio, ça fait plaisir à voir...



En plus dans le Deuce pour rentrer, je rencontre Ben, que personne ne trouvait plus depuis un jour et demi, et qui revenait du Hooters, où il avait perdu quelque or, mais ramené quelque jetons.
Je ramène Ben comme un trophée, et tout le monde a l'air bien content qu'il soit pas mort dans un duel suite à une rencontre malheureuse à la roulette.

En plus, avec mes gains de cash-game, je me suis encore acheter plein de snapple diet au Walgreen d'à côté du MGM, c'est vous dire si ma soirée se termine agréablement.


En fait c'est ça, en cash game,
il faut bien faire brelan.
(Heureusement que j'avais révisé avant de partir)